Deuxième production, plus courte, poésie du soir, bonsoir !

     Dans la nuit tout se tait. Les chiens ont depuis longtemps quitté leurs aboiements. Les chats marchent sur des oeufs en veillant à ne pas troubler l'obscurité. Les Hommes, enfin, se sont enfermés. A la faveur de ce calme étrange, les arbres se passent le mot de brise en brise. Le ciel ouvre péniblement une moitié d'oeil. Les carcasses métalliques des voitures ont le sourire au pare-choc, alors que les maisons imperturbables montent la garde. L'air ambiant semble absorber tous les bruits dans son velours frais. De temps à autre, à intervalle régulier, seul, un grondement sourd, suivi de près de son écho. Tous tendent l'oreille. Un coeur bat vers toi. Que te dira-t-il au petit matin, que te dira-t-il que tu auras oublié en ouvrant l'oeil ?